En France, justement, le langage a suivi les évolutions du monde contemporain de façon –à notre sens assez intelligente- en s’adaptant à chaque étape politico-sociale de l’évolution du pays. Ainsi de nos jours, il n’est plus tout à fait de bon ton d’avoir une phraséologie trop littéraire, de faire des constructions de phrases un peu trop alambiquées, de faire usage d’un vocabulaire « trop riche » ! Cela fait « trop », ça vous classe quelque part dans une catégorie dont seul votre interlocuteur connaît la valeur « psychosociale »…bref ça passe mal. Le qualificatif intello habituellement utilisé pour désigner les « beaux- parleurs » a un sens péjoratif. Il est devenu familier même dans les cours de récréation , synonyme de « frimeur » ! Cela, certains médias l’ont compris, qui adoptent volontiers « un style cool » en essayant de faire des interviews dans un langage qui s’apparente à du « populaire » parler des publicitaires, spécialistes par définition de la « manipulation du langage » et de l’impact des mots sur l’inconscient des consommateurs que nous sommes tous. Les politiciens aussi ont saisi le phénomène, grâce sans doute à leurs conseillers. Ils font visiblement tous un effort pour trouver le langage qu’il faut, selon la catégorie d’électeurs auxquelles ils s’adressent sur le moment.
Les « gens du peuple » ont toujours eu une attitude ambiguë vis-à-vis du langage : d’un côté une certaine fronde, une certaine façon de se rebeller contre la langue dominante, d’où l’ argot et les « parlers communautaires ». De l’autre côté, une sorte de respect, de soumission même, un peu fataliste face à ceux qui savent utiliser « le beau langage ».
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