La notion d’arabe langue étrangère signifie qu’il s’agit de recourir à des procédés pédagogiques différents de ceux qui permettent d’enseigner la langue en tant que « langue nationale », à un public dialectophone , comme cela est le cas dans les systèmes scolaires des pays arabes. Reprendre les mêmes procédés dans le contexte français (européen) aboutit généralement à la production de méthodes d’apprentissage peu ou pas du tout adaptées aux publics non arabophones.
En Europe, et en France plus particulièrement, les recherches en didactique des langues ont permis à l’enseignement de l’arabe de s’adapter et de bénéficier des procédés et techniques d’enseignement les plus avancées.
Même s’il n’est pas aisé, en termes linguistiques de définir ce qu’est aujourd’hui l’Arabe moderne, il existe des usages de l’arabe qu’il est nécessaire de prendre en compte dans une démarche pédagogique : l’écrit n’est plus réservé au livre ; il s’est depuis bien longtemps installé de plein pied dans l’environnement quotidien, du fait bien sûr des usages administratifs, mais aussi par l’intermédiaire des médias modernes (journaux, internet, publicités, panneaux, enseignes et autres supports d’information). Quant à la langue orale, elle n’est plus confinée au seul monologue (discours officiels, bulletins d’informations, exposé ou cours magistral…).
L’arabe littéral s’impose de plus en plus comme langue de communication et de travail (réunions, débats, interventions dans les médias audio-visuels, grâce notamment aux chaînes satellitaires). C’est ainsi que la maîtrise de l’oral représente aujourd’hui un volet majeur de la compétence communicative (même si celle-ci demeure incomplète sans une connaissance suffisante du registre dialectal).
Enseigner l’arabe en tant que langue vivante étrangère conduit donc à accorder à l’oral la place qui doit lui revenir (prétendre apprendre l'Arabe sans pratique soutenue de l'oral est un non sens) en tenant compte des spécificités phonétiques propres à cette langue, ainsi que des objectifs pédagogiques et du statut réel de l’arabe contemporain. Il en est de même pour l’écrit où il s’agit d’assurer le passage à une autre graphie, de développer des réflexes nouveaux par rapport au changement de sens en lecture/écriture, d'apprendre dès le début à lire et écrire sans le recours systématique aux voyelles brèves, de moins en moins utilisées dans les productions modernes.
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